Le battoir d’écorce est l’instrument le plus représentatif de l’ancienne culture kanak puisqu’on n’en trouve nulle part ailleurs que sur la Grande Terre de la Nouvelle Calédonie. Idiophone en forme de bourse triangulaire, sa longueur peut varier de 30 à 50 cms. Les battoirs fonctionnent par paires. Frappés l’un contre l’autre, par entrechocs, ils rythment le pilou, succession de noires-croches dans un tempo souvent inférieur à 120 BPM. Pour fabriquer un battoir, on incise le tronc d’un figuier en découpant dans l’écorce la forme voulue, qu’on décolle en passant une lame entre le bois et l’écorce et qu'on plie ensuite en deux. Les bords de l’écorce humide se recroquevillent naturellement sur eux-mêmes pour former une sorte de bourse qu'on façonne à la chaleur de la flamme avant de la fourrer de matière végétale. Pour conférer au bwan-jep une dimension spirituelle, le musicien peut enfouir une ‘magie’ – petit objet, morceau d'os, etc. – à l’intérieur.
Battoirs d’écorce
Rythme du pilou frappé en alternance sur des battoirs par deux musiciens